Il ne faut pas oublier qu'à l’Académie , une fois affirmée l'orientation profonde des études (sa qualité érotique), on ne se prive pas d’étudier les mathématiques, la géométrie, l'astrologie mais surtout l'éthique qui doit faire de l'élève un bon citoyen ou un bon prince ; il se montre d’abord "prince et seigneur de lui-même", c’est-à-dire maître de ses pulsions, émotions, sentiments, mais davantage encore de ses pensées qu’il doit sans cesse offrir à une plus haute lumière. Nombreux sont les exercices proposés aux aspirants philosophes. Dans les dernières pages du Timée*, Platon nous invite à exercer la partie supérieure de l'âme qui n’est autre que l'intellect (Noûs) de telle sorte qu’elle se mette en harmonie avec l’univers et s'assimile à la divinité. Il s’agit aussi de se préparer au sommeil, en calmant le mental et se préparer ainsi à des "rêves salutaires" (thème qu’on retrouvera chez Philon d’Alexandrie). Il s’agit également de conserver son calme dans le malheur sans se révolter** en se remémorant les paroles de sagesse capables de changer nos dispositions intérieures. Qui sait ce qui est bon et ce qui est mauvais? Cela ne sert à rien de s'indigner, cela ne change rien, il faut observer les événements tels qu’ils sont et agir en conséquence.
Jean-Yves Leloup, La sagesse qui guérit *Timée, 89 d 90 à. **République, 604 bc